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Détail, Paysage urbain au crépuscule, Londres,1989                                                                 ©Gilles Rey

 

Le texte ci-dessous est un extrait de la post-face du catalogue de l’exposition des Paysages urbains au crépuscule organisée par Olivier Robert à la Galerie du Crédit Municipal de Paris en 1997. Ce fut, dix ans après la production des premières photographies de la série, leur première exposition en France (des Paysages urbains au crépuscule avaient cependant été montrés à plusieurs reprises dans des galeries à Londres dès la fin des années 80).

Ce texte de 1997 répondait déjà à un besoin de remise en contexte face à une évolution rapide de l’histoire de la photographie, notamment en France, dans le dernier quart du XXème siècle. Au delà de l’introduction à l’exposition, cette post-face relate plus généralement la difficulté qu’il y eut à essayer d’exister dans le paysage photographique français des années 80 et ce sans faire allégeance à l’une des deux “écoles” qui s’affrontaient alors.

 

Extrait de la postface du catalogue de 1997 : Gilles Rey, Paysages urbains au crépuscule :

 Pour resituer ce projet en son temps il faut rappeler qu’à l’époque les efforts des milieux de la “photographie pure” tendaient à la légitimer comme objet d’art en louant les qualités immanentes du tirage original noir et blanc : objet unique garanti par son exécution artisanale. L’irruption au sein de cette campagne technico-idéologique de pratiques artisanales photographiques en couleurs faisait l’effet d’un chien fou dans un jeu de quilles. La couleur, source de toutes les confusions, était honnie comme l’attribut racoleur de la publicité tapageuse et de la vulgaire photo de famille.

Face au corporatisme dans lequel se sclérosaient les défenseurs de la sensualité et de l’abstraction du beau tirage en noir et blanc et à la main, la machine économique qu’était le marché de l’art des années 80 s’engouffra dans le boulevard laissé béant : des positions radicales furent promptement campées, il suffit alors de faire très grand où les autres voyaient petit et de mettre beaucoup de couleurs pour tétaniser les chantres du daltonisme! On ne le disait pas trop, mais on pensait très fort que ça ressemblait à un tableau…

Tout projet photographique à la fin des années 80 devait, pour exister, subir le laminoir de l’un de ces deux ostracismes; depuis tout cela s’est complexifié à tel point que parfois le seul critère de distinction qui demeure entre les deux anciens protagonistes est le prix!

Gilles Rey, Mars 1997

 


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